Brèves

 

 

Le musée de Konso-Rihat

Une action du musée du Quai Branly en Éthiopie

 

 

 

 

Le 18 décembre dernier, a été inauguré le musée de Konso-Rihat en Éthiopie. La nouvelle institution est le produit de la volonté des autorités d'une région isolée du sud du pays de sauvegarder les témoignages de leur civilisation, volonté épaulée par une mission du musée du quai Branly à Paris. Ce dernier dans le cadre de son action à l'étranger a dépêché deux spécialistes qui sont intervenus en tant qu'experts en muséographie, en conservation et restauration.

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Les Konsos - ils sont 200.000 environ – habitent la vallée du Rift et vivent dans des villages fortifiés. Incorporés à l'éthiopie en 1890, ils ont gardé une certaine autonomie et leur organisation sociale traditionnelle basée sur le village.

 

La collection se compose, pour l'essentiel, de grandes sculptures sur bois, les Wakas, qui étaient dressées sur les tombes des autorités religieuses ou civiles ou sur celles de personnages remarquables par leurs actions que l'on voulait honorer ainsi. Elles sont chargées des pouvoirs qu'ils possédaient de leur vivant et continuent à protéger leurs compatriotes. Chose remarquable, ces pouvoirs s'estompent au fur et à mesure que les intempéries ravinent puis détruisent les effigies ou disparaissent lorsqu'elles sont arrachées à leur tombe d'origine.

 

Étranges figures, grandeur nature, sculptées par les artistes konsos, étranges et magnifiques grâce à leur stylisation quasi géométriques et à l'usure qui les rendent plus émouvantes. Elles faisaient malheureusement l'objet de vols et d'un commerce illégal. Aussi a-t-il été décidé de construire, avec les matériaux et les techniques du pays un musée où ces précieux témoins seraient protégés et pourraient continuer leur veille des vivants.


Les Wakas jouent un rôle important dans la préservation de la culture des Konsos : mémoire des grands personnages, de leur action, de l'histoire du village, leur conservation protègera désormais un peuple singulier de l'acculturation.

 

 

Gilles Coÿne

 

Le musée Konso en juin 2009 © cliché DR, Thiéry Bégat